Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog des angoissés et des dépressifs
13 janvier 2009

Journal d'une angoissée

Voilà, ça commence ce soir.

ça n'a pas commencé comme ça. Au début, c'était fort et violent comme une vague qui te claque au sol par surprise. Tu crois qu'on ne t 'y reprendra pas et puis 30 ans plus tard, que dis-je presque 40 ans plus tard, tu y es encore, dans cet océan tantôt tendre et chaleureux, tantôt âcre et brutal.

Et la vie aura passé devant toi, comme cet océan qui te tient prisonnière de son écume, de ses vagues et de ses tempêtes.

Je suis sortie du lit, ce soir, pour raconter mon angoisse, telle qu'elle tourmente ce soir. Et puis voilà, moi voilà en train d'écrire sur la mer, les vagues...

J'ai téléphoné au travail ce matin pour dire que j'étais malade: ça commence par une baisse de tension, une fatigue accablante qui ne va pas jusqu'au sommeil alors on avale un petit Valium et le sommeil arrive jusqu'au début de l'après-midi. La télé est restée allumée et elle le restera toute la journée, jusqu'au prochain sommeil.

Le dos est douloureux: nurofen sur la table de nuit, il n'y qu'à tendre le bras.,tirns et puis la dose quotidienne de Séroplex, de vitamines B, de sels minéraux.

Défilé des images, pas une ne s'inscrit pas ma mémoire.

Fidèle compagnon, le téléphone portable, dans les draps avec les télécommandes de la télévision. Depuis combien de semaines n'ai-je pas relevé le store, depuis combien de mois n'ai-je pas ramassé ce linge qui traîne parterre, des vêtements d'été...

Il ne m'appelle pas. Il sait pourtant; non il ne sait pas.

Qui n'a pas vécu cette attaque de La Main Invisible ne sait pas. Ma gorge est enserrée, même oto-rhino l'a vu, mon plexus enfoncé et j'ai mal là où se rejoint le corps et l'esprit, je ne sais où, mais ça fait mal à se tordre.

Ce soir, c'en est trop, envie d'en finir: une lame, la baignoire... Oui mais tout ce bazar, oui mais tous ces bonheurs que j'attends parce que c'est encore l'attente du bonheur qui me fait souffrir; son absence et son attente, parce que j'espère bien gagner; et cette pourriture d'angoisse, c'est bien une façon de survivre.

Du valium, du tégrétol, et tout le reste. esprit embrumé, corps douloureux.

Dormir jusqu'à demain, demain qui m'apportera peut-être un peu de répit, chaque jour où j'arrive à travailler est une victoire; j'en suis là, c'est une bataille aussi.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog des angoissés et des dépressifs
Publicité
Publicité